vendredi, juin 02, 2006

De l’imminence du lendemain…














... et de son inexorabilité!

Oui, l'instant approche où notre petite famille va vivre un chamboulement cataclysmique. Un truc assez profond merci (d'où les titres pédants et intellos!). Voilà bientôt douze ans que je vis au centre-ville de Québec. Je quitte le Vieux-Québec pour sa banlieue comme un condamné quitte sa cellule pour l'échafaud. La cellule n'est pas nécessairement le paradis, mais on en connais les moindres recoins et on finit par les aimer par dessus tout. L'échafaud, c'est un voyage vers l'inconnu. L'au-delà. C'est peut être pire. C'est peut être mieux. C'est peut être rien...

Mon premier appart était situé Côte Ste-Geneviève, au 705. C'était une drôle de petite maison qui fittait pas du tout avec les blocs des alentours. Sur le toit, il y avait une étrange terrasse. À l'intérieur, c'était comme un grand loft. Chambre en mezzanine, salon en contrebas, bain à aire ouverte. J'y habitait quand Raphaëlle et moi on s'est rencontrés. Ce fut notre petit nid d'amour.

Le deuxième appart fut le 9 1/2 rue Hamel. Un demi sous-sol de trois pièces et demie des plus charmants avec une minuscule cour. Planchers de bois, murs de briques et de pierre, téléviseur dans le foyer... il y avait là, dans ce tout petit espace, beaucoup de cachet.

Rapidement toutefois, nous avons emménagés au 15 rue Hamel, appartement #3. Un 5 et demi très éclairé. Il n'y avait qu'un tout petit balcon de rien. Malgré les tapis gris, de type industriel, les nombreux murs de briques donnaient un air fort convenable à l'endroit. Le 15 rue Hamel est maintenant connu comme "Le Bloc à Bébés": la même année, trois des couples y habitant se procréèrent, dont nous (en fait, seul le couple homosexuel d'au-dessus ignora la tradition). Même ceux qui reprirent l'appartement #3, à notre départ, engendrèrent de la descendance quasi-immédiatement!

Bientôt le désir d'une place bien à nous se fît sentir. Le petit Cédric poussait à vue d'œil et le besoin d'une terrasse se faisait omniprésent. Un matin, en sortant de l'appartement rue Hamel, j'aperçût une pancarte "Condo à Vendre" sur la Maison Sirois, ancienne étude de notaire trônant majestueusement au faîte de la rue Hamel. Un coup de fil. Une visite. Un coup de foudre et hop! Tout le monde chez le notaire! Nous avions enfin notre espace bien à nous. Et quel superbe endroit: dernier étage (pas de voisins en haut!); planchers, moulures et escalier tout en bois de chêne; une terrasse idyllique de 16x16 pieds; et plein de petits détails de luxe. Et une vue! Une vue sur les montagnes Laurentides. Un vrai petit paradis quoi! On y a vécu trois ans.

Bientôt Cédric est devenu grand (et de plus en plus turbulent) et Loïc, son petit frère, s'est mis à marcher. L'empathie s'est alors emparée de nous. Soit nous les contraignions et les sommions de ne plus bouger, soit nos excellentes relations avec nos inestimables et sympathiques voisins d'en-dessous allaient se détériorer. Nous faisions face à une crise majeure. Deux solutions possibles: acheter plus grand au centre-ville ou... la Banlieue.
Horreur!
De même envisager la chose m'empêchait de dormir. Je faisait des cauchemars de gazon toujours plus verdoyant. Des visions d'apocalypse!
Après maintes et moult visites de maisons, toutes plus affreuses les unes que les précédentes, je m’apprêtais à jeter la serviette. Raphaëlle insistait, se faisant motivante. Quand soudain nous en trouvâmes enfin une, sur Internet, qui semblait faite pour nous. La visite fut concluante. Cette maison grise et rose, qui a l'air minuscule vue de la rue, contenait un foisonnement de pièces qui convenait exactement à nos besoins. Même le terrain n'est pas assez grand pour me décourager de la tondeuse.

Je vous épargnerai les fastidieux aléas et détails sinueux, parfois burlesques mais pas toujours amusant de l'achat de la maison, la vente du condo et tout le toutim. Toujours est il que dans quelques jours, notre base de lancement sera relocalisée au loin. Là-bas, près du fleuve et du tracel de Cap-Rouge. Je me dirige vers l'inconnu. L'au-delà. Ce sera peut être pire. Ce sera peut être mieux. Mais ça ne pourra pas être rien...

4 Comments:

Blogger phlppgrrd said...

Je sens que tu vas t'y plaire, en banlieue. Imagine : a gauche, un voisin qui abuse de son compressseur, a droite, le trippeux de country Quebecois et en face, le collectionneur de de macarons du Carnaval.

AHAHAHAHAHAHA!

2.6.06  
Blogger Leif Tande said...

Pas tout à fait, Phil,
On déménage pas à Charlesbourg,
nous c'est "Cap-Rouge". À gauche
le voisin qui abuse de son Spa,
à la droite le trippeux de Nana
Mouskouri et, juste en face, la
collectionneuse de broches en
zirconia cubiques.

Aie aie aie!

3.6.06  
Anonymous Anonyme said...

Ah ben dis-donc, t'as quand même évité le classique "retour au sources" qui t'aurait amené à Loretteville...

Jusqu'à présent j'ai réussi à y résister, mon urbanité est sauve.

5.6.06  
Blogger loufane said...

Mais non ça va pas trop vous manquer le vieux! Tu vas pouvoir aller pêcher avec Cédric et loïc le poisson, un trou dans la glace, l'hiver prochain sur le bord du fleuve à Cap rouge!!
J'irai vous prendre en photo! A moins que Raph et moi on en profite pour prendre le thé!
Contente de découvrir ton blog!

15.6.06  

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